Il est temps de vous faire découvrir l'art du peintre anglais John Harris, qui est de loin mon peintre de science-fiction favori. L'idéal pour faire connaissance avec son travail de plusieurs décennies, c'est de se trouver son superbe livre Mass - l'art de John Harris, édité en 2000 chez Soleil. (d'occasion, car épuisé il me semble...)
Harris a peint des centaines de couvertures de roman de SF, mais en réalité, il préfère travailler sur ses propres concepts. Il a ainsi 2 univers principaux dans ses peintures : Mass, et Fire. Mass est une série de visions spatiales gigantesques. Fire est une ville étrange, installée dans un cratère de volcan actif.
Harris se dit très influencé par le maître SF Chesley Bonestell (à découvrir également !), mais on voit clairement qu'il a créé son style personnel : des volumes surdimensionnés, des vaisseaux très texturés et au design original, des câbles qui pendent et des masses géantes flottant au dessus du sol, des humains toujours minuscules dans ces décors à l'échelle de l'univers, un niveau de détail minimum pour accentuer le gigantisme...
Enfin, pour ce qui est du lien avec Mars... et bien je dirais que John Harris ferait un concepteur artistique fabuleux pour une mise en image de la trilogie martienne ! En collaboration avec un artiste "ingénieur" comme notre Manchu national, ça donnerait des merveilles...
Et vous noterez sa couverture "troglodyte" pour Mars Life de Ben Bova.
Pour en voir davantage :
Son site officiel
Une page sur le blog Astrona
Design and visual research of the martian colonization as described by K.S.Robinson in his Mars Trilogy
jeudi 12 février 2009
samedi 7 février 2009
Conquête spatiale "low-tech"
Dans Mars la Rouge, Kim Stanley Robinson raconte le démarrage de l'installation humaine sur Mars, les premières bases. Il décrit le travail de terrassement, de montage des modules habitables, l'excavation de la roche pour créer des salles troglodytes, etc. Il décrit aussi la construction "hyper hi-tech" des dômes (ou tentes) pressurisés à base d'un matériau nouveau que l'on est aujourd'hui loin de savoir faire. Plus loin dans la trilogie, de nouveaux matériaux innovants font leur apparition, toujours plus futuristes.
Finalement, une bonne partie des techniques et matériaux nécessaires à l'installation humaine sur Mars sont de la haute technologie ("hi-tech"), c'est à dire le résultat de recherches scientifiques pointues, coûteuses et le plus souvent polluantes.
Je veux ici réfléchir sur une question qui me semble essentielle et passionnante :
l'usage de low-tech dans la conquête spatiale.
A l'heure où la crise écologique est mondialement reconnue et force industries et économies à revoir leur éthique, la conquête spatiale est forcément aussi remise en question. Et je pense que compléter la haute technologie par la basse technologie (voire même la "non-technologie") permettrait de limiter l'empreinte environnementale, le coût, et la complexité des structures que l'homme bâtira hors de la Terre.
Ainsi, 2 matériaux symbolisent parfaitement cette alternative au hi-tech :
la terre et le bambou.
KSR ainsi imagine que du bambou est cultivé dans Arès, le vaisseau d'aller, puis dès les premières serres sur la surface de Mars. Les bambous, connus pour la vitesse de leur croissance, sont intensivement utilisés pour créer des structures de toutes sortes, des cloisons, du mobilier, etc.
KSR décrit aussi des constructions terre comparables à celles sur Terre : des dômes et voûtes en briques de terre crue, des bases entières abritées sous une couverture de terre (naturellement anti-radiations solaires).
Dans le roman, c'est l'ingénieure russe Nadia qui dirige ces travaux low-tech, et semble même se passionner à l'élaboration d'habitats en bambou, nettement plus chaleureux que des caissons de métal ou de plastique.
Bref, la low-tech est bel et bien représentée dans la trilogie de KSR, et donne envie d'essayer d'appliquer ces concepts à la réalité. Pour le moment, la hi-tech reste dominante, mais il paraît que le constructeur terre Nader Khalili (décédé en 2008) interressait la NASA avec ses "Ecodomes" de terre rapides à construire. Ses réalisations très low-tech pourraient trouver une adaptation sur une première base lunaire...
De même, les maisons bioclimatiques "Earthships" de Michael Reynolds, massivement construites en recyclage et en terre crue, se passent de chauffage pendant les hivers glaciaux du désert de l'Arizona. Pourquoi ne pas penser de manière similaire les habitats martiens ?...
Finalement, une bonne partie des techniques et matériaux nécessaires à l'installation humaine sur Mars sont de la haute technologie ("hi-tech"), c'est à dire le résultat de recherches scientifiques pointues, coûteuses et le plus souvent polluantes.
Je veux ici réfléchir sur une question qui me semble essentielle et passionnante :
l'usage de low-tech dans la conquête spatiale.
A l'heure où la crise écologique est mondialement reconnue et force industries et économies à revoir leur éthique, la conquête spatiale est forcément aussi remise en question. Et je pense que compléter la haute technologie par la basse technologie (voire même la "non-technologie") permettrait de limiter l'empreinte environnementale, le coût, et la complexité des structures que l'homme bâtira hors de la Terre.
Ainsi, 2 matériaux symbolisent parfaitement cette alternative au hi-tech :
la terre et le bambou.
KSR ainsi imagine que du bambou est cultivé dans Arès, le vaisseau d'aller, puis dès les premières serres sur la surface de Mars. Les bambous, connus pour la vitesse de leur croissance, sont intensivement utilisés pour créer des structures de toutes sortes, des cloisons, du mobilier, etc.
KSR décrit aussi des constructions terre comparables à celles sur Terre : des dômes et voûtes en briques de terre crue, des bases entières abritées sous une couverture de terre (naturellement anti-radiations solaires).
Dans le roman, c'est l'ingénieure russe Nadia qui dirige ces travaux low-tech, et semble même se passionner à l'élaboration d'habitats en bambou, nettement plus chaleureux que des caissons de métal ou de plastique.
Bref, la low-tech est bel et bien représentée dans la trilogie de KSR, et donne envie d'essayer d'appliquer ces concepts à la réalité. Pour le moment, la hi-tech reste dominante, mais il paraît que le constructeur terre Nader Khalili (décédé en 2008) interressait la NASA avec ses "Ecodomes" de terre rapides à construire. Ses réalisations très low-tech pourraient trouver une adaptation sur une première base lunaire...
De même, les maisons bioclimatiques "Earthships" de Michael Reynolds, massivement construites en recyclage et en terre crue, se passent de chauffage pendant les hivers glaciaux du désert de l'Arizona. Pourquoi ne pas penser de manière similaire les habitats martiens ?...
vendredi 6 février 2009
Images du docu The Mars Underground
The Mars Underground est LE documentaire à voir quand on s'intéresse à la conquête de Mars. Réalisé en 2007 par Scott J.Gill, il explore les propositions martiennes de l'ingénieur spatial Robert Zubrin, sorte de Christophe Colomb des temps modernes. Zubrin est un des fondateurs et l'actuel président de la Mars Society, et sans doute le plus grand spécialiste de la question martienne.
Le documentaire bénéficie d'effets et de modèles 3D très soignés qui nous représentent les concepts ambitieux de Zubrin et l'évolution plus lointaine de Mars via le terraforming. Underground dans le titre fait référence au fait que les gens de la Mars Society forment comme un "underground" indépendant de la NASA ou de l'ESA, et menant en silence des recherches pionnières sur les futurs voyages martiens habités.
La Mars Society compte parmi ses adhérents des personnalités telles que James Cameron et bien sûr, Kim Stanley Robinson !
Le documentaire bénéficie d'effets et de modèles 3D très soignés qui nous représentent les concepts ambitieux de Zubrin et l'évolution plus lointaine de Mars via le terraforming. Underground dans le titre fait référence au fait que les gens de la Mars Society forment comme un "underground" indépendant de la NASA ou de l'ESA, et menant en silence des recherches pionnières sur les futurs voyages martiens habités.
La Mars Society compte parmi ses adhérents des personnalités telles que James Cameron et bien sûr, Kim Stanley Robinson !
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